Il a fortement plu à la fin de la semaine passée et enfin la terre a été mouillée en profondeur. Banal en octobre dans le Midi méditerranéen me direz-vous ! En effet !
Mais cette forte pluie et surtout le fait qu’elle dure assez et ne soit pas trop violente , a pénétré en profondeur des sols très compacts et durcis par la sécheresse estivale; elle a eu une conséquence intéressante pour la petite faune qui y vit.
|
Cebrio gigas, mâle |
Le lendemain des pluies, j’ai trouvé sur la piscine un gros coléoptère. Sauvé de la noyade il fut rapidement identifié : Cebrio gigas.
L’après- midi profitant du soleil revenu pour faire quelques travaux, j’en trouve un deuxième gigotant sur le dos près de la piscine.
C’est en relisant un extrait écrit en 1837 dans :
GRAËLLS, P. M. (1837) Observations sur la cause de l’apparition des Cébrions. Annales de la Société Entomologique de France, tome VI, 93-9.,
que j’ai fait le lien entre les pluies abondantes et l’apparition de ces insectes.
|
Cebrio gigas, mâle vue ventrale |
Pour résumer, les insectes vivent à l’état larvaire, de nymphe et se métamorphosent dans le sol assez profondément. Le sol ramolli en profondeur par la pluie permet alors aux insectes de s’en extraire. C’est pourquoi on les observe soit en août, septembre ou encore comme chez moi en octobre, après des orages ou des pluies assez importantes.
|
Cebrio gigas, mâle élytres bruns et ailes transparentes. |
Ils ont été intégrés il y a peu à la famille des Elateridae , les larves étant du style "vers fil de fer " ou vers jaunes.
C’est dans Coléoptères phytophages d’Europe de Gaëtan du Châtenet que je trouve sa description.
Seuls les mâles volent et sont visibles, la femelle ne sort jamais de terre.
|
Cebrio gigas, mâle pronotum noir aux angles postérieurs pointus |
Cebrio gigas mesure entre 16 et 21 mm. La tête et le pronotum, sont noirs.
Les pattes sombres, les fémurs jaunes à l’apex assombri. Les tibias présentent deux fortes épines. Les grandes pattes rendent leur marche particulièrement chancelante au sol et souvent je les ai vus tomber sur le dos pour franchir un petit obstacle. |
Cebrio gigas, mâle , mandibules en forme de faux |
Les élytres sont bruns, couverts d'une fine pilosité dorée; ce sont leurs efforts pour se remettre sur pattes qui permettent de voir leurs ailes membraneuses.
Ils volent très bien, c’est que j’ai lu dans des textes datant du XIXeme,
(MITTRE, M. H. (1839) Notice sur l’accouplement du Cebrio gigas. Revue Zoologique, par la Société Cuvierienne, tome II, 53-61,)
et se rassemblent près des trous des femelles pour les féconder.
|
Cebrio gigas, détail d'une antenne rétrécie à l'apex |
Les détails bien visibles et caractéristiques :
- le 11eme article des antennes fortement rétréci avant l’apex.
- Les mandibules sont fortes et en forme de faux
|
Cebrio gigas,mâle, mandibules serrées et gros yeux, tête finement ponctuée et bien bordée à l'arrière |
- Les angles postérieurs du pronotum sont très pointus.
Les gros yeux qui ne sont pas échancrés m’ont permis très vite d’éliminer l’appartenance aux Cerambycidae auxquels il ressemble au premier abord.
|
Cebrio gigas,mâle, aux fémurs jaunes , assombris au bout |
Malgré mes observations de ces jours-ci, je n’ai plus retrouvé d’exemplaire de ce coléoptère peu commun dans le Sud de la France que l’on rencontre jusqu’à la Drôme et la Lozère.
reade more...
Résuméabuiyad