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Aporophyla nigra, la Noctuelle anthracite

En voici encore un, qui a voulu se faire connaître.
Aporophyla nigra, Noctuelle anthracite, mâle

En début de semaine, à 11heures du matin il se tenait sur la barrière de piscine, bien en vue et immobile.
Immobile car, il venait sans doute d’émerger. Dans ce cas l’insecte  est handicapé car il n’est pas encore fin prêt pour le vol !. Il lui faut d’abord se sécher et attendre que la chitine durcisse. 
Aporophyla nigra, Noctuelle anthracite, mâle ses ailes postérieures sont  blanches 
.
C’est un nocturne et d’habitude il est peu visible le jour où il se trouve une cachette un peu plus discrète.
 
Détail des écailles, de formes et de tailles différentes.
Après quelques recherches il s’avère qu’il s’agit d’Aporophyla nigra. Nigra se justifie par ses couleurs très sombres .Les bords de la tache réniforme sont bordés de jaune. Ces marques jaunes sont plus ou moins importantes.
La tache réniforme bordée partiellement de jaune

Le papillon est un mâle : ses ailes postérieures sont blanches, chez les femelles elles sont gris brun et éclaircies vers la base.

Vue de l'aile antérieure qui caractérise un mâle.

Il vole en septembre,  octobre ce qui correspond à ma trouvaille, mais parfois on l'apercevoir jusqu'en décembre; il n'y a qu'une génération par an.   
Aporophyla nigra est de taille modeste, entre 4 et 5 cm d’envergure.

Aporophyla  nigra et son œil sombre! 

Les larves se nourrissent sur les plantes basses aussi variées que les trèfles, oseille, ou diverses Poacées. 

Cette Noctuelle  semble bien répandue partout en France et presque dans toute l’Europe. 
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Vibidia duodecimguttata, la coccinelle à douze points.

Juste pour le plaisir de revoir au jardin cette petite coccinelle que j’ai déjà présentée ici sous une forme moins répandue. C’est sous le chêne sur des feuilles de Clematis vitalba que je l’ai trouvée, car elle est plutôt arboricole.

Vibidia duodecimguttata, orange avec des points blancs.*

La voici telle qu’elle se présente  habituellement avec ses 12  points blancs sur fond orange
Je crois que tout le monde aime les coccinelles. Elles ont une bonne bouille et font du bon travail au jardin. Celle-ci mange des champignons:  oh , pas ceux que vous allez cueillir pour en faire une fricassée, non ceux bien plus petits et insidieux qui s’en prennent à nos légumes.
Vibidia duodecimguttata, avec ses douze points, 6 sur chaque élytre*

Minuscule, elle fait environ 4mm(entre 3,1 et 4,9mm pour être précise) , elle n’en présente pas moins des détails intéressants :
  • des épaules bien marquées
  • un pli élytral important à l’apex , une gouttière fine tout autour des élytres(2)
Vibidia duodecimguttata, les détails à observer*

  • douze taches sur les élytres qui lui donnent son nom.  
En outre, ses yeux sont visibles devant le pronotum transparent et l’avant de son pronotum est presque rectiligne (1)(ce qui permet de la distinguer des espèces ressemblantes comme les Calvia)

Vibidia duodecimguttata,tête  une fine pilosité sur la tête, un pronotum transparent*


Elle est mycophage, et se nourrit principalement de mildiou, mais aussi de ceux responsables de l’oïdium. Elle aime les zones xéro-thermophile et exploite les feuillus tels que les Quercus ( chênes), mais aussi les Acer(érables), Crataegus(aubépines) et même les conifères. 
Vibidia duodecimguttata vue de face.*

On la  trouve  jusqu’en Belgique, en Grande Bretagne, Pays Bas...

*images grossies 3 fois
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Cebrio gigas , un coléoptère qui sort quand il pleut !


Il a fortement plu à la fin de la semaine passée et enfin la terre a été mouillée en profondeur. Banal en octobre dans le Midi méditerranéen me direz-vous ! En effet !
Mais cette forte pluie et surtout le fait qu’elle dure assez et ne soit pas trop violente , a pénétré  en profondeur des sols très compacts et  durcis par la sécheresse estivale; elle  a eu une conséquence intéressante pour la petite faune qui y vit.
Cebrio gigas, mâle

Le lendemain des pluies, j’ai trouvé sur la piscine un gros coléoptère. Sauvé de la noyade il fut rapidement identifié : Cebrio gigas.
L’après- midi profitant du soleil revenu pour faire quelques travaux, j’en trouve un deuxième gigotant sur le dos  près de la piscine.
C’est en relisant un extrait écrit en 1837 dans  :
GRAËLLS, P. M. (1837) Observations sur la cause de l’apparition des Cébrions. Annales de la Société Entomologique de France, tome VI, 93-9.,
que j’ai fait le lien entre les pluies abondantes et l’apparition de ces insectes.
Cebrio gigas, mâle vue ventrale

Pour résumer, les insectes vivent à l’état larvaire, de nymphe et se métamorphosent dans le sol assez profondément. Le sol ramolli  en profondeur par la pluie permet alors aux insectes de s’en extraire. C’est pourquoi on les observe soit en août, septembre ou encore comme chez moi en octobre, après des orages ou des  pluies assez importantes.
Cebrio gigas, mâle élytres bruns et ailes transparentes.

Ils ont été intégrés il y a peu à la famille des Elateridae , les larves étant du style "vers fil de fer " ou vers jaunes.
C’est dans Coléoptères phytophages d’Europe de Gaëtan du Châtenet que je trouve sa description.
Seuls les mâles volent et sont visibles, la femelle ne sort jamais de terre.
Cebrio gigas, mâle pronotum noir aux angles postérieurs pointus

Cebrio gigas mesure entre 16 et 21 mm. La tête et  le pronotum, sont noirs.
Les pattes sombres, les fémurs jaunes à l’apex assombri. Les tibias  présentent deux fortes épines. Les grandes pattes rendent  leur marche particulièrement chancelante au sol et souvent je les ai vus tomber sur le dos pour franchir un petit obstacle.
Cebrio gigas, mâle , mandibules en forme de faux


Les élytres sont bruns,  couverts d'une fine pilosité dorée; ce sont leurs efforts pour se remettre sur pattes qui permettent de voir leurs ailes membraneuses. 
Ils volent très bien, c’est que j’ai lu dans des textes datant du XIXeme,
(MITTRE, M. H. (1839) Notice sur l’accouplement du Cebrio gigas. Revue Zoologique, par la Société Cuvierienne, tome II, 53-61,)
 et se rassemblent près des trous des femelles pour les féconder.
Cebrio gigas, détail d'une antenne rétrécie à l'apex

Les détails  bien visibles et caractéristiques : 
  • le 11eme article des antennes fortement rétréci avant l’apex.
  • Les mandibules sont fortes et  en forme de faux

Cebrio gigas,mâle, mandibules serrées et gros yeux, tête finement ponctuée et bien bordée à l'arrière

  •  Les angles postérieurs du pronotum sont très pointus.

Les gros yeux qui ne sont pas échancrés m’ont permis très vite d’éliminer l’appartenance aux Cerambycidae auxquels il ressemble au premier abord.
Cebrio gigas,mâle, aux fémurs jaunes , assombris au bout

Malgré mes observations de ces jours-ci, je n’ai plus retrouvé d’exemplaire de ce coléoptère peu commun dans le Sud de la France que l’on rencontre jusqu’à la Drôme et la Lozère.
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Beosus maritimus, larve au dernier stade et adulte


En ce moment les punaises sont adultes et j’en rencontre certaines en faisant mes travaux d’automne dans le jardin.
C’est ainsi que j’ai trouvé cette punaise Beosus maritimus en cueillant des arbouses !
Il existe deux punaises  Beosus : quadripunctatus présentée il y longtemps, la plus méridionale et celle qui est la plus nombreuse dans mon jardin.
La seconde espèce est aussi présente mais en nombre beaucoup plus restreint et ayant eu des doutes sur la présence quasi côte à côte de ces deux espèces j’ai mis longtemps à écrire ce billet.

Beosus maritimus , adulte entre 6 et 8 mm

Grâce à la description minutieuse faite par J.  Péricart dans le volume 64c de Faune de France, Lygaeidae (disponible sur le net) je vous la présente.
La couleur est une différence entre les 2 Beosus : régions claires du corps généralement jaune grisâtre pour maritimus et rougeâtres pour quadripunctatus.
Beosus maritimus , adulte grossie 2 fois

En les voyant courir dans la végétation près du sol je reconnais immédiatement quadripunctatus, mais maritimus me demande plus d’attention.
Je vais utiliser la description faite par J. Péricart  en l’illustrant.
  • Article l des antennes dépassant le clypeus par les 2/3 de sa longueur


  • ·        Pronotum trapéziforme, 1,3-1,5 fois aussi large que long ;
        -bord antérieur étroitement blanc jaunâtre ou parfois noir au milieu (1) ;
       -lames marginales relevées, blanc jaunâtre, élargies dans la moitié apicale (2 );
      -champ antérieur noir, un peu convexe, champ postérieur plus ou moins densément ponctué de noir,…,
      -angles postérieurs noirs (3).

Beosus maritimus , adulte, détail du pronotum*


  • Scutellum noir avec 2 marques claires en V en arrière et l'angle postérieur éclairci.


  •  Hémélytres  pris ensemble 2,1-2,25 fois aussi longs que larges, en grande partie clairs, ponctué ;
  • - marges latérales imponctuées (1), un peu relevées ;
      - en général une raie noirâtre sur les cories le long de la moitié postérieure du clavus (2)

      -une large tache noire à bords irréguliers sur les 2/5 postérieurs (3),interrompue par une tache claire antéapicale (4), et par une autre dans l'angle anal ( 5 );
     - membranes atteignant l'apex de l'abdomen.
Beosus maritimus , adulte, détail des hémélytres*

En élevant une larve j’ai aussi pu vérifier qu’il s’agissait de Beosus maritimus :elle présente 2 importantes taches noires sur l’abdomen, l’une entre la première et seconde aire évaporatoire, la deuxième entre la seconde et la troisième aire.
Beosus maritimus , larve au dernier stade*

La larve de Beosus quadripunctatus se distingue de celle de maritimus par la présence d’une seule tache noire entre les deuxièmes et troisièmes  aires évaporatoires .


Comparaison entre les larves de B. quadripunctatus et B. maritimus*

De quoi vivent ces punaises ?
Elles se nourrissent sur diverses graines de végétaux très variés :  Artemisia,Silene, Erodium, Trifolium, Medicago,…..
Larve, au dernier stade de Beosus maritimus*

On les rencontre dans la végétation basse et courant au sol. Les adultes hibernent individuellement.  Elles aiment les milieux chauds et plutôt secs, mais Beosus maritimus se rencontre partout en France, et dans une grande partie de l’Europe jusqu’à la mer Noire et le sud de l’Angleterre. C’est au printemps que l’on retrouve ensuite les adultes dans la végétation ou sur les fleurs !

*Images grossies au moins deux fois.
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Chrysolina banksi, bankii, Chrysoméle de Banks


Parfois certains insectes optent pour un stratagème très particulier afin d’avoir une page dans ce blog !

Ce fut le cas de cette chrysomèle. Ce matin en sortant après la pluie de la nuit afin de faire ma tournée du jardin, j’aperçois au coin de la terrasse un coléoptère sur le dos et gigotant tout ce qu’il pouvait des 6 pattes qu’il possède.

Chrysolina banksi, cuivrée aux pattes rouges*

En le retournant j’ai vu que nous ne nous étions encore jamais rencontrés.
Me voici avec une chrysomèle de près de 11mm dont je remarque tout de suite les pattes couleurs rouge sombre.
Chrysolina banksi, environ 11mm*

Ce détail aidera à la détermination.
Passé sous le regard de l’objectif quelques détails supplémentaires sont à noter :
  •  Tous les appendices buccaux, les antennes et les pattes sont  de cette même couleur rouge, couleur tirant sur le bordeaux
  • le dessous de l’insecte est lui aussi bien rouge
Chrysolina banksi, dessous du corps rouge*


Par contre, élytres, pronotum et tête sont de la même couleur,  un cuivré presque noir.
  • Les élytres sont complètement ponctués, le pronotum est lisse.
  • Les bords latéraux du pronotum sont bordés de larges bourrelets , marqués du  côté interne de profondes impressions.
Chrysolina banksi, des élytres fortement ponctués*


D’où venait Chrysolina banksi (ou bankii, j'ai trouvé les 2 orthographes)?
 Il y a bien de la végétation autour de la terrasse mais pas celle notée dans ce que j’ai lu. Gaëtan du Chatenet, Coléoptères phytophages d’Europe, nous dit qu’on la rencontre sur les Lamiacées, notamment Marrubium vulgare…
Sur le web , on y parle d’hémérocalles, d’iris, de plantain , de genêt, de chardon, .. Je le soupçonne d'être tombé des feuilles de kiwi dont un pied borde la terrasse!
Chrysolina banksi, pronotum lisse aux bords latéraux bordés de bourrelets*

Chrysolina banksi (ou bankii) se rencontre de mai à septembre en général , mais sans doute dans ma région les journées encore douces d’octobre lui sont  favorables !
L'insecte est assez commun et il est visible  la Grande Bretagne, en passant par la façade atlantique, la péninsule ibérique, le sud de la France, l’Italie…Il semble absent du Centre et au nord des Alpes en France.


 *photos grossies 2 fois
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Leptoglossus zonatus, une punaise américaine

Lors d’un séjour au Costa Rica, j’ai trouvé cette punaiseLeptoglossus zonatus sur de superbes  fleurs.
Leptoglossus zonatus, se nourrissant avec son rostre piqueur

Elle ressemble bigrement à celle que nous rencontrons sur les pins, Leptoglossus occidentalis, dite punaise américaine du pin.(Voir message précédent)
Et pour cause, elle fait partie de la même famille et le montre bien.
Leptoglossus zonatus et ses pattes postérieures foliacées

D’abord ses pattes arrières présentent  aussi des tibias foliacés, mais  qui le sont bien davantage que sa cousine des pins. L’insecte mesure entre 19 et 21mm.
Leptoglossus zonatus, son pronotum avec 2 taches claires

Autre signe distinctif à observer: deux taches jaunâtres sur la partie avant du pronotum.
Leptoglossus zonatus, sur le fruit dont elle se nourrit

La bande blanche qui zigzague sur les hémélytres est un peu différente mais bien visible et caractéristique.
J’ai trouvé beaucoup de littérature essentiellement en anglais, mais aussi en portugais car la bestiole est considéré comme une peste pour les plantes, maïs ou agrumes entre autres.
Leptoglossus zonatus, sur le fruit

En particulier en Californie où elle est présente dans les vergers d’agrumes et susceptible de transmettre des maladies.C'est en Floride que l'on s'en inquiète énormément.
Leptoglossus zonatus,sur  une fleur ou un fruit vus de loin, à 4 mètres de hauteur


Lorsque l’insecte se nourrit, les piqûres de son rostre peuvent provoquer des taches décolorées sur les fruits, ou des malformations ou encore les graines des fruits avortent. La punaise se trouve aussi sur des tomates , du sorgho, elle est particulièrement polyphage.
On la rencontre en zone "chaude" su sud des Etats Unis au Brésil.
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Leptoglossus occidentalis, la punaise américaine du pin.

Dans mon voisinage il y a des pins, et de temps en temps cette punaise qui se nourrit des fruits du pin se retrouve par jour de vent sur ma terrasse.
Leptoglossus occidentalis , vue générale

La punaise américaine du pin, Leptoglossus occidentalis  est maintenant bien installée chez nous. Originaire de l’Ouest américain elle est  arrivée en France en 2005 en Corse, puis en 2006 dans le sud.
Leptoglossus occidentalis 

De grande taille, 15 à 20mm, ce sont surtout ses pattes arrières qui sont remarquables : elles sont foliacées et les tibias très épineux.
Leptoglossus occidentalis , détail des pattes postérieures

Ses hémélytres portent un dessin en  W blanc. Sa tête, en plus des yeux présente des ocelles. 
Leptoglossus occidentalis , détail la tête: des yeux et des ocelles

La chitine du corps est recouverte de plusieurs types de poils de couleurs et de longueurs bien différentes.
Leptoglossus occidentalis , détail des hémélytres

Elle est très facilement reconnaissable et ces 2 liens vous diront tout sur son arrivée et son mode de vie.
Leptoglossus occidentalis , vue ventrale , un rostre bien long

Je l’ai simplement photographiée pour en montrer les détails que je trouve beaux !
Dans le billet suivant je vous présenterais sa cousine centraméricaine.
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