On trouve des insectes étonnants dans la piscine en hiver ! Celle-ci flottait accrochée à une aiguille de pin. Tout ce qui flotte sur l’eau peut servir de refuge à de petits insectes qui s’en servent pour survivre dans ce milieu qui n’est pas le leur.
En les observant de très près je vois si une de ces bouées est « occupée » ou non.
Ramenée à terre, et observée sous l’objectif, parfois séchée, commence alors pour moi la recherche du nom de la drôle de bestiole !
Cantacader quadricornis, une punaise de 5 mm* |
Celle-ci une punaise, la forme et la présence du rostre orientent vers vers les hémiptères.
De plus ses ailes percées de minuscules trous bien ronds les faisant ressembler à de la dentelle, conduisent vers les Tingidae.
Sous l’objectif, je vois alors en grossissant autour de 3 fois de petites cornes sur la tête !
Cantacader quadricornis, une tête supportant 4 épines* |
Voilà un détail peu commun, la nature a beaucoup d’imagination ! En cherchant dans la liste des Tingidae du site insecte.org, j’arrive sur un nom qui retient tout de suite mon attention : Cantacader quadricornis !
Quadricornis ! Le voilà mon insecte heureusement bien nommé !
C’est ensuite avec le volume de Jean Péricart consacré aux Tingidae ( disponible sur le net) que j’essaie d’en savoir un peu plus sur cette drôle de punaise.
Les Tingidae ont des formes qui sortent de l’ordinaire en général avec pronotum en forme de bulle et des ailes en dentelles !
Cantacader quadricornis, sous la toise!* |
Le mien est plus simple, mais pas plus facile à voir car petit, environ 5 mm
D ’abord la tête :
Les épines, au nombre de 4, 2 de chaque côté, elles semblent se superposer. Les épines sont aussi longues que les articles 1 et 2 des antennes réunies.
Les antennes présentent un article III plus long que les autres.
Le pronotum présente 3 carènes principales et un détail qui permet de distinguer 2 espèces de Cantacader, mais seule Cantacader quadricornis est présente en France.
Cantacader quadricornis, détail des carinules du pronotum.* |
Pour C. quadricornis : les carinules latérales secondaires du pronotum sont arquées vers l'intérieur et se raccordent ou presque aux carènes latérales principales; les lames marginales du pronotum plus étroites, à bord externe presque rectiligne.(plus larges et un peu arrondies pour C. laticollis présent en Algérie)
Cantacader quadricornis, le rostre dépasse la longueur du sternum* |
Le rostre : il dépasse le métasternum dernière partie du sternum) de presque toute la longueur de son dernier article.La gouttière dans laquelle il est rangé est bien marquée.
De quoi vit cette petite punaise ? On n’en sait pas grand-chose. Péricard nous dit qu’on la trouve dans les herbes, ou les détritus végétaux, sous les pierres !
On la rencontre presque partout en France, pendant toute l’année puisque l’adulte hiberne.
Cantacader quadricornis, vue générale.* |
Chez moi, au bord de la piscine il y a de l’herbe, des érigerons. Sans doute un milieu assez varié pour qu’elle puisse s’y cacher. Sans son séjour dans la piscine j’aurai tout ignoré de sa présence.
En étudiant ce sujet adulte une petite lumière s’est allumée dans ma tête. Péricard présente aussi les juvéniles de cette punaise et alors je me suis souvenue avoir photographié à la mi-décembre, un petit insecte bizarre ,épineux !
Sorti de l’eau il n’avait pas survécu. Mais ses épines avaient fait que j’ai gardé les images. Et en effet, il s’agit bien d’une larve de Cantacader quadricornis probablement au stade IV ou V.
Larve de Cantacader quadricornis* |
La mauvaise photo permet de voir les épines sur la tête, la forme caractéristique des antennes ! Sur le dos quelques épines supplémentaires, les ébauches des ailes et la forme du pronotum complètent le tableau.
Larve de Cantacader quadricornis, stade IV ou V* |
Cela nous permet d’avoir une idée de ce qu’est la larve, surtout qu’elle aussi est bien petite, juste 4mm.
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