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Lestica clypeata mâle : une guêpe aux boutons de manchettes nacrés


Après la découverte du joli mâle Mégachile wiilughbiella et ses gants blancs, je savais qu’il existait quelques autres hyménoptères mâles aux tarses postérieurs élargis.


Lestica clypeata mâle sur fleurs de fenouil

Et c’est sur la floraison du fenouil, que j’ai rencontré celui-ci à l’allure  particulière. La petite guêpe (9-10 mm) Lestica clypeata , est venu se nourrir furtivement sur cette plante.


Lestica clypeata mâle aux tarses avant élargis.

L’an passé j’avais déjà vu la femelle et en voyant à travers le viseur ces petites taches blanches  tout au bout des pattes antérieures, j’ai su que c’était lui !


Lestica clypeata mâle avec ses  tarses avant élargis.

Comment le reconnaitre?
 C’est beaucoup plus facile que pour d’autres espèces !
Lestica clypeta mâle est jaune et noir et  ressemble à une petite guêpe. Il fait partie de la famille des Crabroninae .
 Deux détails suffisent quasiment à l’identifier:

  •  Bien sûr les pattes antérieures aux tarses blancs, translucides et décorés.

Lestica clypeata mâle vue rapprochée du tarse, face extérieure.

 Il s’agit surtout du tarse 1 , élargi, essentiellement blanc sur la face externe. Quand on la voit par transparence on devine des rayures allant graduellement de l’ocre au marron. 


Lestica clypeata mâle vue rapprochée du tarse face interne, bien plus colorée.

On note aussi une pilosité blanche sur le fémur et le tibia des pattes antérieures.1
Il me faudra beaucoup de patience pour bien  voir ces détails .


Lestica clypeata mâle vue dorsale la tête fortement rétrécie vers l'arrière


  • L’autre caractère que l’on voit bien en regardant l’insecte sur les fleurs : une tête en forme de poire avec un rétrécissement très net vers l’arrière.
Ces deux caractères réunis, on est sûr du nom de notre visiteur.
Lestica clypeata mâle détail du fémur médian

Le mâle porte aussi une forte épine à la base du fémur 2(visible sur la photo ci-dessus).
Lestica clypeata mâle se nourrissant sur fenouil

Ce bel insecte totalement inoffensif, est visible dans une grande partie de l'Europe jusqu'au mois de septembre.
La femelle aura droit à sa fiche un peu plus tard!

Source: Hyménoptera  Sphecidae, Jacques de Beaumont, 1964

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Pogonosoma maroccanum, une mouche prédatrice en noir et jaune.


En essayant de repérer les abeilles qui butinent les fleurs jaunes de ce Picris, j’ai vu un drôle d’insecte gesticuler sur la tige. Ses pattes poilues étaient accrochées par les poils très rudes de la plante. Pour l’en délivrer, j’ai cueilli la tige et ainsi ai pu observer ce drôle de visiteur.
Pogonosoma maroccanum

Près de 2 cm et très poilu, ce Diptère est un Asilidae. C’est à dire une « mouche à moustache ».Un sillon net sépare les 2 gros yeux, et une solide moustache en bas de la face, voici deux critères pour les reconnaître. Les yeux sont grands et écartés chez les deux sexes, les ocelles placés sur un tubercule .
Pogonosoma maroccanum, corps noir avec une pilosité jaunâtre.

Avec cette taille, plus de 2cm et cette abondante couleur doré , je suis vite orientée vers Pogonosoma maroccanum.

Pogonosoma maroccanum, tête avec ses gros yeux très écartés

Les adultes se nourrissent d’insectes souvent attrapés en vol , mouche, abeilles…Les moustaches préservent l’asilide des mouvements brusques de la proie.
Pogonosoma maroccanum, avec ses couleurs qui le rendent bien visible.

Celle –ci est « piquée » à l’aide du tube suceur que l’on voit sous les poils de la face. Ce tube est plus ou moins long selon les espèces. Ici, il est rond, court
Un autre détail est facilement visible : les fémurs sont noirs, les tibias jaune orange mais le 5ème article des tarses est noir.

Pogonosoma maroccanum, détail d'une patte

Les antennes de trois articles,  chacun de  forme différente, portent des soies  jaunes aux deux premiers.
La pilosité est jaunâtre essentiellement , longue sur les pattes, plus courte sur l’abdomen. Des poils noirs se retrouvent sur les fémurs, le bout des pattes, mais sur mon sujet j’en vois très peu.
Pogonosoma maroccanum, détail des yeux 

Ce sont bien entendu, les énormes yeux de l’insecte qui attirent le regard, ils sont nettement séparés par ce front en forme de protubérance qui porte 3 ocelles peu visibles au milieu des longs poils raides. Cette longue pilosité est aussi une protection lorsque la mouche s’en prend à des abeilles munies d’un aiguillon.
Pogonosoma maroccanum, apex de l'abdomen du mâle

La mouche pond dans les  galeries faites par les larves de certains buprestes, où sa larve se nourrit de détritus ou d’autres.
Pogonosoma maroccanum, vue ventrale

Les Pogonosoma maroccanum se rencontrent en France,  davantage vers le sud, mais il est fait mention de sa présence récente en Suisse. C’est un insecte présent depuis le NO de l’Afrique à la Turquie.On peut principalement les voir en juin et en juillet.

Deux sources d’information :Guide des mouches et des moustiques de J. et H . Haupt( Delachaux et Niestlé), 2000
Faune de France(17) E . Séguy, Diptères (Brachypcères )Asilidae, 1927


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Cicada orni, symbole de l'été provençal!


Elles chantent du matin au soir, à condition que le soleil brille et qu’il fasse 22 degrés.
Cicada orni femelle, imago tout neuf!

Cette année elles étaient en retard, mais depuis le début du mois on les entend bien.
D’autant que Cicada orni, la seule présente par chez nous, est aussi une de celle qui s’exprime le plus fort.

Cicada orni femelle, imago à côté de son exuvie

Après chaque grosse pluie orageuse je trouve une exuvie par ci ou par- là dans le jardin.
Les voici côte à côte, la toute fraîche adulte à côté de son ancienne enveloppe. Après avoir passé un ou deux ans dans le sol où ses fortes pattes antérieures lui ont été très utiles elle se retrouve bien élégante.
Cicada orni femelle,détail de la tête

Des ailes translucides marquées de 11 points noirs, caractère distinctif de notre Cicada orni, une tête ornée de 3 ocelles, une pilosité dessinant des motifs géométriques ornés de finition haute couture, pas un point qui ne soit bien  aligné !
Cicada orni femelle,détail du pronotum

C’est une femelle, seuls les mâles chantent. J’ai reconnu son sexe en observant l’exuvie. 

Cicada orni ,détail de l'abdomen de la femelle.

Après une courte période de séchage où les ailes se sont « durcies », elle a pris son envol et doit se trouver dans le jardin à être courtisée par les nombreux chanteurs présents.
Cicada orni ,larve avant l'émergence .

J’avais aussi quelques jours auparavant trouvé une larve, hélas noyée dans la buvette aux oiseaux. Sortant de terre elle a dû  en escalader les bords avant d’y chuter. On voit par transparence quelques taches sombres laissant deviner la coloration du corps.

Cicada orni ,exuvie attachée à une tige de carotte sauvage

Un autre matin j’ai trouvé une exuvie attachée à un support peu solide : une tige de carotte sauvage se balançant au gré du vent, aussi une femelle.
On observe les pattes avant puissantes destinées à la vie souterraine  et à la sortie ensuite du sol.
Cicada orni est une petite cigale, mais sa cymbalisation est une des plus puissantes du monde des Cigales. De quoi nous tenir agréablement compagnie !

Ici une publication antérieure consacrée à Cicada orni et Lyristes plebejus. 

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Hoplitis cristatula une abeille qui aime les mauves !


Photographier les insectes requiert de la patience, beaucoup de patience !
C’est le cas de ce billet. Il se déroule en 2 épisodes.
 Premier épisode, le 24 juin.
J’ai trouvé une belle abeille au creux d’une fleur de mauve sylvestre. Elle tenait tant à rester dans sa fleur que j’ai pu la transporter sur ma table, pour la photographier de plus près.
Hoplitis cristatula, butinant la mauve sylvestre

L’identification fut relativement facile. Ses ailes présentent 2 cellules cubitales et entre les griffes de ses pattes on observe une petite excroissance : un pulvillus. Ces deux caractères orientent vers la famille des Osmies.
Hoplitis cristatula, femelle

Ensuite la vue de ses mandibules  très fortes surmontées d’une pièce en losange ce qui les rend encore plus impressionnantes est une caractéristique qui m’a permis de retrouver l’abeille sur le site d’insecte.org.

Hoplitis cristatula, détail de la griffe 

Parfois c’est un chemin tortueux qui aide à trouver le nom de l’insecte, une photo qui ressemble sur le web, une recherche à partir du nom supposé, la lecture de certains forums spécialisés aident alors à confirmer l’identité de l’abeille.
Hoplitis cristatula, des mandibules bien développées

Ce fut le cas pour Hoplitis cristatula anciennement nommée Osmie cristata.
Identifiée, je me suis renseignée sur son mode de vie.

Hoplitis cristatula, des mandibules surmontées d'une excroissance en losange

J’ai appris qu’elle est liée aux Malvacae. Dans mon jardin j’ai depuis de nombreuses années quelques pieds de lavatère ponctuée. En plus cette année j’ai des mauves sylvestres et toujours un grand pied de mauve arbustive. Le choix est là. C’est une espèce oligolectique sur cette famille de plantes.
J’avais vu  Hoplitis cristatula butiner sur la mauve sylvestre. Mais aussi sur la lavatère ponctuée. Elle ne butine et n’utilise que cette famille de plantes (les Malvacées) pour se nourrir, nourrir ses larves et aussi  faire en partie son nid.

Hoplitis cristatula, une belle femelle

 Deuxiéme épisode :le 8 Juillet

Au début du mois de juillet, j’ai commencé à voir des pétales de fleurs de mauve découpés ! Et voilà où ma patience a été mise à rude épreuve. Je voulais voir la « découpeuse » à l’œuvre et surtout vérifier qu’il s’agissait bien d’Hoplitis cristatula. Il y a 3 endroits où poussent des mauves dans le jardin et apercevoir l’abeille à l’œuvre m’aura demandé 3 jours. J’avais beau me présenter à des heures différentes de la journée entre 8 h et 17 heures, ce n’est que le 3eme jour qu’enfin j’ai vu la technique employée.
Hoplitis cristatula au travail

L’abeille roule le pétale en partant du bord extérieur puis découpe un petit rouleau rose. La découpe n’est pas très régulière et avec très peu de mouvements le morceau rose entre les mandibules, la travailleuse s’envole vers son nid. Cela ne dure que le temps de quelques images et comme l’abeille s’active, la fleur bouge aussi !
Hoplitis cristatula on découpe après enroulement!

Le nid, que je ne cherche pas car il y a bien trop d’endroits possibles et souvent la végétation cache son entrée, est dans le sol. Cela peut être un ancien conduit de coléoptères. La fleur sert à tapisser les parois du conduit dans le sol, mais aussi à séparer les cellules, une couche de pétales surmontée par une couche de boue renforcée de petits cailloux.. Pour finir, elle fait un bouchon avec de la terre entremêlée de pétales, plus solide et surtout peu visible.
Hoplitis cristatula les premiers coups de cisaille sont les plus difficiles!

Le pollen de la fleur est collecté  pour en faire une bouillie qui alimentera  la larve de l’abeille. Elle utilise ainsi toutes les ressources de la plante pour assurer sa descendance.
Hoplitis cristatula: le travail avance!

A quoi sert donc la curieuse excroissance visible au-dessus des mandibules. J’ai trouvé peu d’explications, peut- être pour renforcer la mandibule lors des travaux dans le sol ?
Je suis très contente d’avoir pu observer cette  belle abeille plutôt rencontrée dans les régions du sud de la France.

Ici deux liens qui vous permettront d'en savoir davantage sur cette belle abeille:
-en anglais
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Megachile Willughbiella un joli couple d'abeilles solitaires!


Je ne pensais pas revenir si vite vous parler de cette belle abeille qu’est Megachile Willughbiella dont le mâle porte de si jolis gants blancs !
(Voir la publication précédente)
Megachile Willughbiella , joli couple d'abeilles solitaires, sur la lavande.

En abandonnant mon pied de fenouil trop agité à cause du vent, je me suis dirigée vers les lavandes où je souhaitais juste jeter un regard car elles se trouvent en plein soleil et à l’heure de midi il n’est conseillé de s’y attarder.
Je vois une abeille dans une position inquiétante, se balançant. Oh, encore un méfait de Napoléon ( l’araignée  Synema globosum) qui chasse à l’affût dans ces fleurs odorantes !
Megachile Willughbiella , des acrobates suspendus par une seule patte!!!

En m’approchant je vois qu’il n’en est rien.
Je suis en présence d’un couple d’abeilles occupé à assurer l’avenir de leur espèce.

Megachile Willughbiella , une vue rapprochée des acrobates!

C’est l’intense couleur rouille de la brosse ventrale de la femelle qui retient mon attention. D’autant que le mâle avec sa pilosité claire me rappelle la séance que j’avais faite il y a peu avec monsieur en gants blancs Megachile  Willughbiella! J’avais aussi lu que la femelle présentait cette brosse bien colorée.
Megachile Willughbiella , vue de face du couple

Il me faut m’approcher pour essayer de discerner un peu mieux les pattes antérieures  du mâle.
Il fait du vent et le couple se balance, la femelle juste accrochée par une patte. Mais le mâle lui, est fermement arrimé à sa compagne !
Megachile Willughbiella ,1: patte antérieure de la femelle, 2 :patte antérieure du mâle avec sa frange blanche,3 :mandibules de la femelle

Et en effet je vois les pattes blanches qui couvrent les yeux de la femelle.
Elle est toute fraîche et pas bien vieille.
Je vois par exemple que le mâle est bien plus poilu que mon sujet précédent et déjà les bords de ses ailes sont un peu abîmés.
Megachile Willughbiella femelle s'occupant de sa langue

Elle n’a pas encore un grain de pollen sur le corps, ses ailes bien intactes. Et surtout elle passera un bon moment à « exercer » sa langue. C’est un comportement que j’avais souvent observé chez des papillons juste éclos : ils déroulent et enroulent la trompe pour ajuster ses différents éléments.
Megachile Willughbiella femelle vue de face

Cette abeille aussi étire sa langue, que je découvre bien longue, entourée de 2 gouttières dont je pense qu’il s’agit de palpes labiaux.Elle possède de solides mandibules, n'oublions pas que c'est une découpeuse de feuilles et ses mandibules bien développées doivent être bien utiles.

Megachile Willughbiella femelle vue de face, 1:langue,2:mandibule,3: palpes labiaux

Cela durera encore un bon moment avant qu’elle ne se mette à butiner une fleur de lavande en y enfonçant presque toute sa tête !
Megachile Willughbiella , joli couple qui  aime la lavande!

Entre temps, j’ai encore vu un mâle s’approcher et madame lui a signifié une fin de non-recevoir en dressant son abdomen vers le haut.

Ce fut un très beau spectacle dans la lavande.
Mais je rassure les lecteurs, Megachile Willughbiella est une abeille présente partout en France et même plus au Nord, elle aime aussi les milieux urbains.
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