En essayant de repérer les abeilles qui butinent les fleurs jaunes de ce Picris, j’ai vu un drôle d’insecte gesticuler sur la tige. Ses pattes poilues étaient accrochées par les poils très rudes de la plante. Pour l’en délivrer, j’ai cueilli la tige et ainsi ai pu observer ce drôle de visiteur.
Pogonosoma maroccanum |
Près de 2 cm et très poilu, ce Diptère est un Asilidae. C’est à dire une « mouche à moustache ».Un sillon net sépare les 2 gros yeux, et une solide moustache en bas de la face, voici deux critères pour les reconnaître. Les yeux sont grands et écartés chez les deux sexes, les ocelles placés sur un tubercule .
Pogonosoma maroccanum, corps noir avec une pilosité jaunâtre. |
Avec cette taille, plus de 2cm et cette abondante couleur doré , je suis vite orientée vers Pogonosoma maroccanum.
Pogonosoma maroccanum, tête avec ses gros yeux très écartés |
Les adultes se nourrissent d’insectes souvent attrapés en vol , mouche, abeilles…Les moustaches préservent l’asilide des mouvements brusques de la proie.
Pogonosoma maroccanum, avec ses couleurs qui le rendent bien visible. |
Celle –ci est « piquée » à l’aide du tube suceur que l’on voit sous les poils de la face. Ce tube est plus ou moins long selon les espèces. Ici, il est rond, court
Un autre détail est facilement visible : les fémurs sont noirs, les tibias jaune orange mais le 5ème article des tarses est noir.
Pogonosoma maroccanum, détail d'une patte |
Les antennes de trois articles, chacun de forme différente, portent des soies jaunes aux deux premiers.
La pilosité est jaunâtre essentiellement , longue sur les pattes, plus courte sur l’abdomen. Des poils noirs se retrouvent sur les fémurs, le bout des pattes, mais sur mon sujet j’en vois très peu.
Pogonosoma maroccanum, détail des yeux |
Ce sont bien entendu, les énormes yeux de l’insecte qui attirent le regard, ils sont nettement séparés par ce front en forme de protubérance qui porte 3 ocelles peu visibles au milieu des longs poils raides. Cette longue pilosité est aussi une protection lorsque la mouche s’en prend à des abeilles munies d’un aiguillon.
Pogonosoma maroccanum, apex de l'abdomen du mâle |
La mouche pond dans les galeries faites par les larves de certains buprestes, où sa larve se nourrit de détritus ou d’autres.
Pogonosoma maroccanum, vue ventrale |
Les Pogonosoma maroccanum se rencontrent en France, davantage vers le sud, mais il est fait mention de sa présence récente en Suisse. C’est un insecte présent depuis le NO de l’Afrique à la Turquie.On peut principalement les voir en juin et en juillet.
Deux sources d’information :Guide des mouches et des moustiques de J. et H . Haupt( Delachaux et Niestlé), 2000
Faune de France(17) E . Séguy, Diptères (Brachypcères )Asilidae, 1927
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