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Mon dimanche avec deux papillons.


A la fin du mois de juillet j’ai «  recueilli » une chenille de Machaon.
 J’avais, soit sur le fenouil ou les carottes sauvages, repéré plusieurs de ces belles chenilles et hélas je les voyais disparaître au fur et à mesure que le temps passait. Du coup j’en ai mis une à l’abri des oiseaux qui sans doute s’en régalaient. Je l’ai alimenté  avec son plat préféré et elle a fait sa chrysalide au bout de quelques jours.
Détail de la chrysalide du Machaon, je suis étonnée de son aspect rugueux!

C’est ainsi que chaque matin je jetais un coup d’œil dans le bac à semis où elle s’était fixée « au plafond ».
Machaon femelle après émergence, séchage des ailes

Le samedi en l’examinant, j’y ai vu par transparence de longues lignes noires. L’émergence est imminente ai-je annoncé à mon mari. Et le dimanche matin, le papillon était là dans toute sa splendeur. Tranquillement je l’ai porté dans ma pièce –studio et nous avons fait quelques images. Je lui ai proposé un support et elle s’y est installée tranquillement.
Machaon femelle  détail des poils longs sur le corps et des écailles sur les ailes

Je dis elle car c’est une femelle. Elle a passé la matinée et le début de l’après- midi sur la terrasse, nous tenant une agréable compagnie.

Machaon  Machaon femelle  , superbe papillon.

 Puis vers 15 heures elle s’est mise à voler à l’intérieur de sa boîte et  le soleil étant de la partie, je l’ai libérée et d’un vol gracieux elle est allée se poser sur le noisetier voisin.

Machaon femelle   avec son abdomen arrondi au bout!

 J’espère toujours qu’elle vivra une belle vie de papillon !
 
Machaon femelle détails de ses écailles 
J’ai parlé d’un dimanche aux deux papillons, le second est moins spectaculaire. 
En inspectant mes pieds de melon et courge j’ai trouvé sous une de ces grandes feuilles un petit papillon marron. Heureusement pour lui, il avait de jolies petites taches jaunes. Encore endormi dans la fraîcheur toute relative de nos matins provençaux, je l’ai installé pour quelques images.
Dysauxes punctata, une femelle

Et en recherchant sur le net, j’ai su que j’avais trouvé Dysauxes punctata. Elle, car c’est encore une femelle, (elle m’a laissé quelques œufs sur la feuille où elle séjournait,  ) vit surtout dans la partie sud du pays et aime les endroits bien ensoleillés . La taille de ses taches jaunes est variable, sur le net j’en ai vu beaucoup avec des taches plus grosses. Il  existe des espèces voisines sans tache ou avec un nombre réduit de tache.
Dysauxes punctata, du jaune autour de la tête

 Son abdomen est orange avec des taches noires ,son aile postérieure est jaune avec une bordure brune , ce qui permet de la différencier des espèces voisines.
Elle porte le curieux nom vernaculaire de Ménagère ou Amata ponctuée !!

Dysauxes punctata, détail de la tête

Sa larve se nourrit sur les plantes basses, du plantain au romarin en passant par le pissenlit. On trouve deux générations de la mi-mai à la mi-septembre. Mon exemplaire est un sujet de cette seconde génération.
Elle est classée dans les papillons de nuit, mais vole le jour, avant on la trouvait chez les Arctidae, maintenant chez les Erebidae.

Vous aurez compris que j'ai passé un excellent dimanche avec ces deux belles dames!

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Sceliphron curvatum, une autre guêpe maçonne.


Sceliphron caementarium  est une des pages les plus lues du blog.  C’est dire si cette grande guêpe maçonne intéresse.
J’ai eu la surprise de trouver quasi sous mon nez, sa cousine, originaire  d’Asie qui est depuis bien implantée en Europe !
Sceliphron curvatum, urnes in situ

L’histoire débute fin juin. Il fait très chaud et j’ouvre en grand la fenêtre, j’en profite pour regarder  les rebords et je suis bien surprise de voir à l’intérieur de l’espace  double vitrage toute une série d’urnes joliment alignées  .Vingt six et une vingt septième inachevée. !Je n’ai aucune idée du moment de la construction de ces urnes et elles n’ont pu l’être que pendant les heures chaudes où cette fenêtre est ouverte au printemps, quelques semaines plus tôt.
Sceliphron curvatum, urnes en rangées bien  collées.

Les urnes collées les unes en dessous des autres sans une couche pour dissimuler leur forme, conduit à supposer qu’il s’agit de Scéliphron curvatum.
J’ai ensuite décollé les urnes, et récupéré celles qui étaient intactes. Au passage certaines se sont cassées et j’ai pu observer leur contenu..
Sceliphron curvatum, détail des states de boue.

On voit sur cette photo que l’urne est faite de couches successives de terre, en observant la différence de couleur entre celles-ci on peut en compter une trentaine. Cela veut dire que pour chaque urne la guêpe a fait 30 voyages, aller trouver de la boue, la malaxer, la coller. Puis y mettre des  proies ( araignées), puis y pondre son œuf, enfin fermer l’urne . Au bas mot plus de 40 aller-retours. D’autres, comportent une boue plus grossière et il n’y a qu’une vingtaine de couches. Tout cela représente quand même un extraordinaire travail.
Sceliphron curvatum, taille de l'urne

 A l’intérieur un cocon de 2 cm de longueur avec un  bout arrondi et à  l’autre un « bouchon noir ».
Sceliphron curvatum,cocon à l'intérieur de l'urne

La larve présente une tête où l’on ne voit que deux fortes mandibules. Pas besoin d’autre chose pour se nourrir enfermé dans une urne avec une réserve de nourriture !
Sceliphron curvatum,larve

Quelques jours plus tard, j’ai des imagos dans la boite( fermée !) où j’avais installé les urnes intactes.
Sceliphron curvatum, tête de la larve

J’ai eu la confirmation qu’il s’agissait de Scéliphron curvatum.
Ces grandes guêpes(environ 25 mm), sont davantage colorées sur l’abdomen (caementarium  a l’abdomen noir).
Sceliphron curvatum,imago.

Voici les endroits où l’on trouve du jaune :
-au milieu du clypeus(1)
- scape au moins à la face inférieure(2),
- une bande sur le collare(3),

Sceliphron curvatum, détail de la tête

-une tache sur la tegula(4),
-une ou deux taches sur l'épisterne mésothoracique(5),
-une bande étroite sur le scutellum (6),
- une bande assez large à la partie postérieure du propodeum(7),
- une tache sur le tergite 1(8).

Sceliphron curvatum, du jaune en de nombreux endroits

Autre détail remarquable : l’aile antérieure avec 3 cellules marginales, la 2e recevant les 2 nervures récurrentes(voir photo)

Sceliphron curvatum,détail de l'aile antérieure

Le fait de les voir émerger début juillet indique qu’il y a 2 générations.
Sceliphron curvatum, détail du propedeum

Leur expansion territoriale est continue puisque depuis les premières observations en Autriche en 1979 elle est connue en France depuis 2002 d'abord dans les départements autour de la Méditerranée et on l’a déjà trouvé à Paris, au Luxembourg, en Belgique. Son expansion semble se poursuivre.
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Nomioides facilis, une très petite abeille solitaire!


Les abeilles solitaires sont très nombreuses (1000 espèces en France !!). Elles ont des tailles, des aspects  et des couleurs vraiment variés. On  reconnait souvent les femelles grâce aux pattes postérieures ou à la brosse ventrale qui collectent le pollen .
Nomioides facilis, sur fleur de carotte sauvage, photo originale.

Quand j’ai vu arriver ce tout petit insecte voletant autour des fleurs de carottes sauvages, je me suis arrêtée sur ses couleurs claires, une tête dorée et un abdomen jaune. Mais à travers le viseur il m’a semblé voir du pollen sur les pattes arrières. Et j’ai essayé de suivre l’insecte sur ces petites fleurs.

Nomioides facilis femelle, sur fleur de carotte sauvage,crop de la photo précédente.

Une abeille de moins de 5mm, des ailes hyalines, un abdomen jaune clair avec quelques traits de marron, tête et thorax d’un vert métallique brillant au soleil,  voilà celle dont il fallait trouver le nom.

Nomioides facilis femelle.*

Inutile de dire que dans mes guides  elle ne figurait pas. J’ai eu comme d’habitude recours au net. Et c’est en épluchant les photos sur cette page chez monsieur Aramel que j’ai trouvé Nomioides facilis.

Nomioides facilitis, femelle faisant sa toilette, la patte médiane sur le thorax! *

Ensuite tout devient facile, le site d’Atlas hymenoptera, nous informe qu’elle est présente dans le sud de l’Europe entre autre. Elle fait partie de la famille des Halictidae. On peut éliminer les deux autres espèces de la même sous-famille :   N.minutissimusqui  a une tête plus allongée, et  N.variegatusoù les marques brunes sont situées à l’apex des tergites.

Nomioides facilitis, femelle,  des ailes hyalines *

C’est  sans doute une des plus  petites abeilles qui visitent des zones chaudes et plutôt sèches, les Allemands les nommant « abeilles des steppes ».
Les adultes sont polylectiques, récoltant le pollen  et nectar sur diverses espèces de fleurs.
Nomioides facilitis, femelle au  nettoyage des ailes *

Elle niche dans le sol où elles creusent des galeries verticales  allant de 15 à 45 cm de profondeur et ensuite  horizontalement  pour y pondre dans les cellules. Parfois elles forment des bourgades, plusieurs abeilles se regroupant sur un même site.
 Elle se rencontre  essentiellement dans tout le bassin méditerranéen.
 
Nomioides facilitis, femelle, vue de la tête *
Elle vole de juin à août-septembre en une seule génération. Les adultes hivernent.

 
Nomioides facilitis, femelle se nourrissant sur fleur de carotte sauvage.
Et pour conclure cette belle rencontre voici un document du Spipoll qui vous dit tout sur ces petites abeilles.Je   suis toujours contente de partager avec vous la beauté et   la richesse de notre entomofaune.

 * Images grossies 3 fois


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Milesia semiluctifera(Milésie bigarrée), un de nos plus grands Syrphes.




C’est une belle surprise qui m’a été offerte au jardin.
Milesia semiluctifera sur catananche bleue

En allant cueillir mes légumes de la journée je passe toujours devant un coin fleuri de lavandes et j’y ai vu alors un grand insecte, de loin  un frelon me suis-je dit ! En m’approchant ce fut avec plaisir que j’ai vu qu’il n’en était rien, une jolie Milésie s’approchait des fleurs de la catananche bleue.
Milesia semiluctifera sur catananche bleue, vue de profil

Elle m’a laissé le temps de remonter dans la maison chercher mon appareil photo. En fait je devrai dire: il m’a laissé le temps, car c’est un mâle. On voit ses yeux accolés, ceux de la femelle sont écartés.
Milesia semiluctifera sur catananche bleue, un mâle avec ses yeux accolés.

Facile à identifier car nous n’avons que deux gros Syrphes , Milesia crabroniformis présenté ici et celui-ci Milesia semiluctifera.

Moins répandu que crabroniformis, la Milésie bigarrée (alors que semiluctifera signifie demi deuil), est un peu plus petite (15mm) et plus élancée.
La tête dépasse le thorax sur les côtés, la face présente un tubercule saillant sur lequel sont fixées les antennes.
Milesia semiluctifera sur catananche bleue,des tergites en noir et jaune

De très jolis motifs jaunes sur fond noir ornent le thorax. Le scutellum est couleur rouille.
L’abdomen noir est orné de grandes taches jaunes, celles de l’avant dernier tergite étant plus grosses. Le dernier est brun.
Milesia semiluctifera se délecte de pollen

Comment au premier coup d’œil savoir si l’on a affaire à un inoffensif syrphe ? Les antennes sont petites au centre de la face et le 3eme segment bien arrondi porte un poil appelé arista. Même en vol, on peut le distinguer.
Milesia semiluctifera sur la fleur.

On rencontre Milesia semiluctifera de juin à août où l’adulte se nourrit sur diverses fleurs et au bord des rivières pour boire. L’insecte est visible en Europe méridionale et en Asie mineure.
Milesia semiluctifera on voit les ailes typiques de syrphes

Source :
Guide des mouches et des moustiques J. et H. HAUPT, Delachaux et Niestlé



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