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Dryadocoris apicalis, une punaise peu répandue dans les régions méridionales.

Pour cette punaise trouvée dans un pied de tomates cerise je vais commencer la détermination par une série d’éliminations. C’est une punaise de taille moyenne et de couleur ocre, plutôt terreuse. Elle mesure autour de 8mm(entre 7,5 et 9mm pour être précise).
Dans «  Les punaises Pentatomoidae de France » par Roland Lupoli et François Dusoulier aux Editions Ancyrosoma.(2015), j’ai trouvé que Dryadocoris apicalis, pouvait être confondu avec de nombreuses espèces de taille et d’aspect proches. Les auteurs  donnent  une série de détails    qui font la différence.
Alors essayons :
·        l’insecte présente un corps glabre

Dryadocoris apicalis, un corps glabre

·        la tête possède un clypéus non enclos par les jugas (=joues). Les deux photos ci-dessous montrent bien ce que signifie ce clypéus enclos ou non enclos.
Différence entre clypeus non enclos et clypeus enclos par les jugas*

·        les antennes ne sont  pas annelées de noir
·        son pronotum n’a pas de sillon transversal marqué le long de son bord antérieur
·        les bords latéraux du pronotum ne sont pas soulignés de blanc
Tous ces détails visibles sur la première photo.

 Deuxième méthode : Si l’on souhaite partir de zéro en trouvant cette punaise le cheminement est plus long.
Le fait d’avoir des antennes avec 5 articles visibles nous amène à la famille des Pentatomoidae.
Une punaise avec 5 articles aux antennes et pas d'anneaux noirs*


  • Une première différence à observer:tarses à 2 ou 3 articles?  Ici 3
Détail des tarses et du tibia*


  • Ensuite les tibias ont-ils de fortes épines ?Non !


Est-ce que le scutellum recouvre tout l’abdomen ? NON ! Nous sommes alors dans la famille des Pentatomidae.


Dryadocoris apicalis: détail du rostre et des buccules*


  •  On continue : Est-ce que le rostre est mince et les premiers articles sont enserrés par les buccules au repos ? Oui

Dryadocoris apicalis: détail de la tête et des jugas*

Le tête n’est pas triangulaire et les jugas sont de longueur équivalentes au clypéus , la coloration n’est pas bariolée et n’a pas de reflets métalliques ce qui éliminent d’autres espèces.


Dryadocoris apicalis: détail de l'orifice odorifère*

Les orifices odorifères (en 1 , l'orifice et la grosse flèche indique la longueur de ce prolongement) sont prolongés vers l’extérieur par un sillon ce qui nous conduit vers la tribu des Carpocorini.
Nous continuons:

  •         la couleur : punaise non verte
  •         le pronotum dépourvu de sillon juste derrière son bord antérieur
  •         les articles antennaires III aussi longs que les II
  •         le clypéus est libre
  •         pas de pilosité
  •         l’apex de la tête est arrondi(le clypéus n’est pas en retrait par rapport aux jugas)
  •         Les antennes n’ont pas d’anneau noir
  •         L’apex du scutellum n’est pas très contrasté, ni blanc
Dryadocoris apicalis:tache noire sur le 7ème sternite

Et un critère important : le ventre porte une tache noire distincte sur le 7ème sternite.
Nous voilà à nouveau avec Dryadocoris apicalis de la tribu des  Antestiini.

J’apprends que c’est une punaise à large distribution africaine qui se rencontre en France sur la zone méditerranéenne et le sud de la façade atlantique.
Elle est peu répandue en France et peu connue de ce fait.
Elle est présente sur les Solanacées, je l’ai trouvé sur un pied de tomates cerise, je n’en ai vu qu’un exemplaire en compagnie de plusieurs Spilosthethus furcala.

Tout ce cheminement pour identifier cette punaise a été rendu possible en utilisant l’excellent et très complet ouvrage déjà cité en début d'article  : Les punaises Pentatomoidae de France par Roland Lupoli et François Dusoulier aux Editions Ancyrosoma.

*images grossies 3 fois






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