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Podagrica malvae, une jolie altise qui aime les mauves

Comme souvent en cet hiver voici un petit coléoptère sauvé des eaux…de la piscine.
Accroché sur une fine plume, il tentait de surnager sur l’eau. Recueilli, il n’a pas attendu d’être au chaud pour se mettre en mouvement.
Podagrica malvae, une altise des Malvacae.*

Joli avec ses élytres  d'un bleu très sombre au point de paraître noir, et sa tête, ses pattes rousses, il est fait partie de la famille des altises, ces petits poinçonneurs que l’on retrouve sur les feuilles de certaines plantes. En hiver il cherche un abri pour attendre la belle saison, celui-ci pensait sans doute que la douceur revenue il devait se mettre au travail !

J’avais déjà rencontré dans le jardin un insecte de cet aspect : c’était Podagrica fuscicornis présenté ici.
Podagrica malvae,une tête et un pronotum finement ponctués*

 Mais mon insecte de ce jour présente un détail qui  en fait une espèce certes voisine, mais différente. C’est l’occasion de revoir les critères à observer pour identifier ces insectes qui tous aiment les mauves, lavatères, roses trémières pour y faire des petits trous !

Voici les détails observables sur mon sujet :
Podagrica malvae,détails du pronotum à observer*

-la tête : elle est orange et très légèrement assombrie sur le front
-la couleur des pattes : elles sont brun roux avec les fémurs postérieurs plus sombres(les pattes noires sont pour Podagrica fuscipes).

Il reste 3 candidats : fuscicornis, malvae et menestriesi
Dans ce cas il faut regarder la ponctuation des élytres :
-alignée : P. malvae, voilà mon specimen.

-grosse et non alignée :  P.menestriesi
-fine et non alignée :P. fuscicornis.
Podagrica malvae,les points alignés des élytres , surtout dans la partie antérieure*

Ces insectes se ressemblant, il s’agit maintenant de le décrire pour mieux le reconnaitre lors de nos prochaines rencontres. Ces insectes aiment les mauves et les plantes de la même famille, par exemple les roses trémières. Je les trouve sur une très jolie lavatère   (Lavatera punctata) qui depuis plusieurs années s’est invitée dans mon jardin et que je garde précieusement là où elle veut bien pousser.
Podagrica malvae,altise sur les mauves*

Podagrica malvae mesure 4 mm. C’est un sauteur ses fémurs postérieurs sont un peu épaissi, mais il n’est pas un champion du saut, beaucoup moins que les longitarses.
Le pronotum de cette petite altise présente une fine ponctuation et de petites impressions à la base et derrière l’œil ; il est finement rebordé.
Les antennes sont obscurcies à partir du 6éme article.

Podagrica malvae,pour se remettre sur pied, les antennes aussi sont utiles.*

Et surtout ce qui distingue cette altise : la ponctuation des élytres, assez grosse et formant des lignes bien visibles.
Pour mieux le voir il suffit de regarder ci-dessous, où se trouvent côte à côte les 2 espèces présentes dans le jardin.
Podagrica malvae et Poadagrica fuscicornis*

Un lien intéressant qui montre côte à côte 3 espèces avec leurs ressemblances et différences.
On peut rencontre cet insecte presque toute l'année, mais principalement du printemps à l'automne, c'est un insecte davantage présent dans le sud de la France. 


 *Images grossies 3 fois.
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Oxypleurus nodieri, longicorne rare lié aux pins.

Nous sommes toujours en février mais le temps très doux incite sans doute certains insectes à s’aventurer hors des lieux où ils ont passé leur vie larvaire puis leur métamorphose.

C’est ce qui s’est passé pour ce très beau Cerambycidae trouvé comme souvent cet hiver, accroché à un minuscule radeau sur la piscine. En lui tendant l’épuisette, il n’a pas hésité un seconde pour s’y accrocher.
Oxypleurus nodieri,  roux avec une pilosité claire.

Cerambycidae fut immédiatement ce que je me suis dit ! Ok ! Mais lequel ?
Une belle pilosité claire avec des points glabres ronds et répartis sur l’ensemble des élytres et une couleur d’un roux soutenu et des antennes  de la moitié de la longueur du corps voilà les détails les plus visibles.

En m’aidant de Coléoptères phytophages d’Europe de Gaëtan du Chatenet je pense, en observant les planches illustrées,  à Phymatodes glabratus, mais je vois : longueur 5 à  9 mm ! Même sans le mesurer, mon sujet est bien plus grand. Le mesurant je trouve 14 mm.

Il est souvent important de mesurer le sujet observé et si l’on ne dispose pas d’outil adéquat, de prendre un repère qui permettra de se faire une idée de la taille de l’insecte !
Oxypleurus nodieri mesure environ 14 mm.

Je repars donc dans la lecture des planches  illustrées et cette fois c’est bien Oxypleurus nodieri qui est sous mes yeux !
Les critères de déterminations sont bien présents :
-la taille,
-la couleur.
-les antennes dont le 3ème article est plus court que le  4ème.

 Détails de l'antenne: article 1, le scape environ trois fois aussi long que le pédicelle(article 2);  le troisième article légèrement plus court que le quatrième ou le cinquième. 

C’est un peu maigre comme description et j’ai trouvé sur le net un texte ancien extrait du journal de la société entomologique sud- africaine de 1952 qui donne plus de détails.
-Un sillon longitudinal peu profond entre les antennes, et une dépression sous les antennes entre les marges intérieures
- Quelques longues soies présentes sur les marges latérales du clypeus sous les antennes.
Oxypleurus nodieri femelle, détails de la tête.

-Le scutellum présente une marge postérieure arrondie et il est plus densément pubescent.
-les élytres sont ponctuées, couverts d’une fine pubescence blanche avec en plus des poils raides, bruns sombres épars et dressés.
Oxypleurus nodieri : les élytres présentent des zones glabres .

Le pronotum présente deux  petites épines latérales.
Oxypleurus nodieri : pronotum avec deux pointes latérales et une pilosité particulière.

Mon exemplaire est probablement une femelle, ses antennes atteignent à peine les 2/3 tiers du corps (celles des mâles les 4 /5éme ).


En recherchant ce qui concerne ses mœurs, je lis : nocturne, sur les  troncs et les branches des pins sur lesquels il se tient immobile le jour. Et immobile le jour , voilà ce qu’il sait bien faire!
 Après son sauvetage, comme la plupart des insectes il a nettoyé ses antennes et s’est déplacé tranquillement sous mon objectif. Quand je suis revenu le voir, il était sur la feuille de papier, sans bouger à tel point que je pensais que son bain dans l’eau fraîche lui avait été fatal. J’ai même pu poser ma règle sous ses antennes pour le mesurer, pas un mouvement.
Oxypleurus nodieri :pilosité dressée plus sombre en plus de celle couchée

Mais, le soir venu, il m’a bien montré que c’était un nocturne : il s’est promené en long et en large dans sa boîte !



C’est un insecte rare en France que l’on trouve dans la moitié sud. Il est lié à diverses variétés de pins. Dans mon voisinage se trouvent deux pins sylvestres et un pin parasol, mais je pense qu’il me vient des pins sylvestres en moins grande forme que le pin parasol car attaqués par les chenilles processionnaires. On le trouve dans les branches et les souches mortes ou très affaiblies et n’a pas d’incidence économique  dans les pinèdes .

 Sources:

Un article dans la revue l'entomologiste qui raconte la capture de ces insectes dans le Var



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Calamobius filum, un coléoptère dans les céréales.



Voici un insecte de la famille des Cerambycidae qui a l’allure d’un Agapanthia mais qui n’en est pas un. Calamobius filum est bien plus petit et surtout plus fin.

Calamobius filum, femelle, dans les hautes herbes

Mis à côté d’un Agapanthia  asphodeli on s’en rend vote compte.

Calamobius filum, femelle, et Agapanthia  asphodeli

Mon exemplaire est une femelle : les antennes certes sont longues, elles font 1,5 fois la longueur du corps. Chez le mâle c’est feux fois la longueur du corps. Elles comptent 12 articles.

Le saperde grêle est bien connu des agriculteurs depuis longtemps. Dans le journal de l’agriculture on en parle(1818), ainsi que des moyens de s’en débarrasser.


Calamobius filum, femelle, des antennes plus longues que le corps

En voici un extrait :
« Le petit longicorne en question paraît dans le courant de juin quand les blés sont épiés et en fleur alors la femelle perce un petit trou dans la tige près de l’ épi et y introduit un œuf Comme elle a probablement plus de deux cents œufs dans ses ovaires et qu’ elle n’ en dépose qu’ un dans chaque tige et seulement dans les plus belles dans celles qui portent les plus grands épis il en résulte qu’ une femelle peut infester plus de deux cents tiges de blé et faire tomber autant d’ épis ».
On notera que la femelle ne dépose un œuf que dans les tiges qui portent les plus grands épis ! 

Calamobius filum, mesure  entre 5 et 11 mm, ici c'est le maximum!
L’insecte mesure entre 5 et 11mm. Noir il est recouvert d’une pubescence blanchâtre qui forme 3 lignes : une complète, bien visible depuis le vertex, en passant sur le pronotum et la suture des élytres ; les deux autres de part et d’autre sur le pronotum et la marge des élytres. 
Calamobius filum, noire avec 3 ligne blanches

Comme tous les Cerambycidae, les yeux sont fortement échancrés pour permettre l’insertion des antennes.
Calamobius filum, des yeux échancrés de Cerambycidae

C’est dans de hautes herbes à plus de 1000 mètres d’altitude que je l’ai rencontré. Le lieu était en bordure de forêt est relativement humide.

La larve se développe dans les graminées sauvages,  Holcus mollis, Avena elatior et bien sûr les espèces cultivées d’orge, d’avoine et de blé.

Calamobius filum, femelle

On trouve l’adulte d’avril à juillet et dans une grande moitié sud de la France, mais aussi dans les zones montagneuses du sud de l’Europe.
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Amblyteles armatorius, guêpe Ichneumonidae femelle


Ma piscine est toujours bien fréquentée, même par ces jours froids et gris de février !
Peut- être certains y font-ils un passage involontaire poussé par un méchant vent ou trompé par l’eau claire et des îles flottantes qui semblent accueillantes.
En tout voilà encore un sujet que j’en ai sorti accroché à une aiguille de pin.
J’opère toujours de la même manière, je prélève le sujet en évitant de le toucher. L’insecte s’accroche à son support et ensuite posé sur une feuille de ma table de travail sous des lampes qui le réchauffent un peu, je le photographie. Le fait de le poser sur une feuille, me permet de le changer d’angle pour l’observer sans le toucher.
Amblyteles armatorius femelle vue générale

 Et une fois au sec, tranquille, la première chose que fait l’insecte, c’est sa toilette pour se sécher et remettre en particulier les antennes et les ailes en état de fonctionner !
Ce sont les contorsions qu’a fait cette femelle qui m’ont permis d’avoir les photos nécessaires à mettre en évidence les critères de détermination.
C’est un vrai spectacle que d’observer cette guêpe de la famille des Ichneumons se refaire une beauté.
Amblyteles armatorius femelle nettoyage des antennes.

Le passage de ses longues antennes abaissées avec les pattes avant, passées lentement dans les mandibules  permet de voir la longueur des pièces buccales. 
Ensuite le séchage des ailes oblige à les coincer  de part et d’autre de  l’abdomen pour y passer les pattes  arrière.
L’insecte est alors la tête collée au sol juste tenue par les pattes avant, et le dessus de l’abdomen totalement dégagé.
Amblyteles armatorius femelle , 17 mm.

C’est en utilisant mon vieux Chinery ( Insectes de France et d’Europe occidentale, Michael Chinery )que j’ai trouvé son identité, puis en navigant  sur  le site insecte.org que j’ai trouvé d’autres infos : Amblyteles armatorius. C’est une guêpe de belle taille , environ 17 mm.
Amblyteles armatorius femelle  deux épines sur le propédeum.

Le détail qui est le plus probant ce sont les deux épines que l’on trouve sur le propédeum* et qui donnent son nom à l’espèce : armatorius.
*propodeum=chez les Hyménoptères Apocrites : premier segment abdominal fusionné avec le thorax et séparé du reste de l'abdomen (gastre) par un étranglement.
Amblyteles armatorius femelle  coxa 3 jaune

Le scutellum est jaune, il est vraiment bien visible(photo1).
Les trochanters* de la paire de pattes postérieures sont jaunes,
*entre la hanche et le fémur chez les insectes.
Amblyteles armatorius femelle: 1 coxa, jaune, 2 hanche, 3 fémur

Les antennes très longues et très fines comptent 50 articles .
Amblyteles armatorius femelle  tête triangulaire avec une mince bordure jaune le long des yeux.

J’ai ensuite voulu savoir si mon individu était mâle ou femelle, car si dans beaucoup de famille d’hyménoptères les femelles hivernent, je me posais la question pour les mâles. Et encore grâce au forum insecte.org, j’ai eu une réponse très intéressante puisque son auteur m’a communiqué l’adresse d’un document spécialisé et comportant une planche schématisant les différents aspects de l’insecte qui est une femelle(en anglais).

Amblyteles armatorius femelle :détail des ailes.

On y trouve des détails minutieux. Par exemple les tergites 2 et 3 portent une bande jaune dans la partie antérieure alors que  pour les suivants cette bande se trouve dans la partie postérieure du tergite. La planche 13 présente la femelle Amblyteles armatorius dans ses détails.


Quel est le mode de vie de cet Ichneumon ? Les adultes hivernent à l’abri d’un trou par exemple. En été l’adulte se nourrit sur les fleurs de pollen en particulier sur les ombellifères. C’est un endoparisite des chenilles de  diverses familles de papillons. Les femelles pondent leurs œufs dans les chenilles des papillons. Lorsqu'elles éclosent, les larves se nourrissent de leurs hôtes, principalement des Noctuidae et des Notodontidae, mais aussi des Geometridae, Lymantriidae, Saturniidae et Lasiocampidae (Calliteara pudibunda, Odontopera bidentata,Macrothylacia rubi et Saturnia pavonia). .
Amblyteles armatorius au cours de sa toilette.

 Comme je trouve ces papillons dans le jardin, la présence d’Amblyteles armatorius n’est pas étonnante.Et parfois l’élevage d’une chenille ne se termine pas l’éclosion d’un beau papillon. C’est aussi une façon d’équilibrer la présence des chenilles dont l’appétit peut entraîner des dégâts sur certaines plantes.
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Otiorhynchus(Zustalestus) rugosostriatus, charançon qui aime les framboises!

J’ai trouvé ce charançon  le 27 avril sur la piscine par journée de très grand vent.

Recueilli, il fut photographié et identifié  . Les images dorment  ensuite tranquillement sur le disque dur.
Otiorhynchus rugosostriatus de la fin du mois d'avril.*

Et en le trouvant cette fois, sur une de mes framboises à la fin du mois de juin, je me suis davantage intéressée à lui, car qui touche à mes framboises n’est pas trop bienvenu !
Otiorhynchus rugosostriatus, sur framboise, fin juin

Son aspect avec un rostre court et large,me fait le ranger dans la famille des  Otiorhynchini.
Ensuite, ils sont près de 300 espèces dans nos régions et 90 en France !!C’est le premier que je rencontre dans le jardin !
Ce sera l’occasion d’en savoir davantage sur cette espèce.
Comment le reconnaitre ?
Otiorhynchus rugosostriatus,détail de la tête  et du pronotum*

Il appartient au sous genre  Zustalestus qui se caractérise par un sillon médian large et profond sur le rostre, les yeux sont peu saillants. En France on trouve une seule espèce : rugosostriatus.
Otiorhynchus rugosostriatus, à la toise*

L’insecte mesure entre 5 et 8 mm, mes deux exemplaires se situent autour de 7mm.
Il est brun avec un aspect granuleux. En plus ces granules sont différents sur le pronotum et les élytres et ils portent aussi de courtes soies bien visibles ( en y regardant de très près) Le pronotum en particulier présente des granules ombiliqués portant chacun  une soie .
 Pattes et antennes sont d’un brun rougeâtre.
Le rostre est vraiment caractéristique : un sillon profond au fond lisse, les bords fins et profondément ponctués.
Otiorhynchus rugosostriatus,  rostre avec un sillon profond *

Les yeux petits et peu saillants.. Les antennes sont fines, le  2éme article du funicule beaucoup plus long que les autres.
Otiorhynchus rugosostriatus,  antennes et pronotum avec ses soies*

Elytres avec des stries profondes, les interstries larges avec des soies nombreuses et des granules de tailles différentes.

On rencontre les adultes de mai à septembre. Ils sont polyphages , mangeant des feuilles de bien des plantes cultivées ou sauvages (églantiers, aubépines, ronces, rosiers ,lilas, …)
Otiorhynchus rugosostriatus,  sur sa framboise dont il mange les feuilles et pas les fruits.

Mais c’est la larve qui se développe dans le sol et se nourrit de racines, rumex, graminées trèfles, primevères et de fraisiers, mûres et framboisiers cultivés. C’est en cela que ces charançons  sont redoutés des jardiniers car les larves s’attaquent en fonction de leur croissance, à des racines de plus en plus importantes, allant jusqu’à entraîner le flétrissement de la plante, voir le lien en anglais.
Otiorhynchus rugosostriatus,  vue arrière, on voit bien les stries des élytres.*

J’ai bien trouvé au mois de juin un exemplaire qui venait sans doute d’émerger car il était encore terreux, sur un de mes framboisiers, mais les fraisiers voisins se portaient bien et sans doute que les oiseaux qui visitent régulièrement ces endroits doivent y faire un peu de ménage.
Otiorhynchus rugosostriatus,  vue de face avec son rostre caractéristique.*

Une particularité intéressante, mes exemplaires sont des femelles, car en plaine on ne trouve pas de mâle( en montagne oui), ces  Otiorhynchusse multipliant par parthénogenèse.

Informations tirées de :
Coléoptères phytophages d’Europe, Tome 3
Gaëtan du Chatenet NAP Editions


*Images grossies 3 fois



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