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Alloeorynchus flavipes, une punaise prédatrice .

Encore une trouvaille sur la piscine ! Hélas mon sujet a déjà connu des jours meilleurs ! Il lui manque une antenne et quelques doigts de pied ! Mais cela ne l’empêche pas d’être extrêmement vif et de chercher un coin plus tranquille que ma table pour faire la toilette de son rostre et de son antenne restante.
Alloeorynchus flavipes, petite punaise de la famille des Nabidae.

Petit sujet de moins de 5 mm, lors de l’opération de sauvetage, je n’ai vu aucun détail remarquable, sauf qu’il s’agissait bien d’une punaise.
C’est sous la lumière de mon objectif que les couleurs des pattes  et du pronotum ont retenus mon attention. Avec ces toutes petites ailes, je pensais d’abord à un juvénile d’une autre espèce mais le jaune des pattes encore une fois ne collait pas. Les  protibias très élargis à la base avec cette semelle spongieuse m’avait fait penser à Prostemma guttala , mais les couleurs n’y étaient pas.
Alloeorynchus flavipes, vue des ailes très courtes et arrondies.

C’est en y regardant de plus près, que j’ai vu que ses ailes étaient bien des ailes d’adultes mais d’un individu brachyptère ( ailes de taille réduite).
Je suis allée d’abord chercher une image sur le forum insecte.org dans la famille des Nabidae. Au bout d’un certain temps d’observation des punaises du jardin, j’arrive à avoir une petite idée de la famille dans laquelle il faut chercher. J’ai alors vu une seule photo d’ Alooeorhynchus flavipes et j’y ai reconnu mon sujet.

Alloeorynchus flavipes, vue de face.

C’est ensuite avec l’excellent travail de Jean Péricart sur les Nabidae, disponible en téléchargement sur le net que j’ai vérifié les caractères particuliers de cette petite punaise. Elle fait moins de 5 mm et présente :

  • Un pronotum en 2 parties, un sillon très bien marqué sépare la partie avant ,où on voit un collet et une tache triangulaire plus claire au milieu, d’une partie arrière noire. Le pronotum est resserré latéralement dans la zone du sillon.
Alloeorynchus flavipes, détail du pronotum et des ailes.

  • Les hémélytres  atteignent la pointe du scutellum et se terminent par un arrondi.
  • Les  profémurs  et métafémurs présentent  un renflement en forme de dent et  ensuite de minuscules dents jusqu’à leur   sommet.
Alloeorynchus flavipes, détail des fémurs dentés.

L’insecte vit dans les  lieux ensoleillés ou boisés, herbeux, en France le  plus souvent les étendues couvertes de Bruyères et de Mousses, en bordure des bois de Pins. On l'observe pendant la journée au pied des plantes, souvent près de la racine ou sous les pierres. L’adulte hiberne dans la litière.

Bon celui-ci a dû faire une petite excursion pour changer de paysage, bruyères,  mousses et pins sont à 10 mètres de la piscine !

Alloeorynchus flavipes, les détails des pattes à observer.

Cette espèce attaque préférentiellement les petits Hémiptères Lygaeidae.
(CARAYQN, 1949a).
On rencontre  cette punaise, partout en France sauf dans le Nord, la Normandie et la Bretagne. Elle  est donnée pour être répandue mais rare. Je ne l’avais jamais  vue dans mes travaux de jardinage, où pourtant j’observe bien ceux qui se promènent sur le sol !


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Pholidoptera femorata: femelle et juvénile

C’est à l’occasion de la rencontre avec une belle femelle Pholidoptera femorata en faisant ma tournée matinale dans le jardin que je reviens sur cette belle espèce de sauterelle.

Pholidoptera femorata,femelle, un pronotum avec une large bande blanche tache de pourpre.

Présente dans mon jardin je la revois année après année, je me suis rendue compte que je n’avais photographié que le mâle.
C’est une decticelle, c’est-à-dire qu’elle est reconnaissable à ces plantules libres que l’on voit sur les pattes postérieures.

Pholidoptera femorata,femelle, détail des pattes postérieures avec leurs plantules libres.

Elle ne vole pas, parce que ses ailes sont très courtes, les tegmina des mâles à peine visibles et ceux de la femelle totalement invisibles.
Le pronotum les couvre entièrement.

Pholidoptera femorata,femelle,  un pronotum couvrant entièrement les tegmina.

Si elle ne vole pas, elle saute très bien. C’est  la large bande blanche sur les côtés du pronotum qui sert à la distinguer d’espèces voisines. Cette bande  comporte aussi une tache pourpre  qui fait partie des critères de reconnaissance.
Pholidoptera femorata,femelle,  vue de profil

Pour être sûr de voir P. femorata femelle il faut observer le 7ème sternite abdominal : on y voit une protubérance au milieu.

Pholidoptera femorata,femelle,  détail du 7 éme sternite abdominal, avec une protubérance au milieu.

Un petit conseil si on voit observer une sauterelle sans lui causer de dommage, il faut bien saisir les 2 pattes postérieures ensemble. Ainsi elle ne risque pas d’essayer de se sauver en s’arrachant une patte. Vous remarquerez ensuite la sauterelle se nettoyant les pattes, elle n’aime pas qu’on la touche, ce qui est normal !!

Pholidoptera femorata,femelle, celle-ci a le dessous jaune verdâtre!

Aussi appelée la Pholidoptère précoce, c’est cette année qu’elle justifie le plus ce surnom. J’ai vu la femelle le 22 juin. Alors que les années précédentes  j’en avais vu en juillet et en août pour certaines.

Comme j’ai année après  année cette sauterelle dans le jardin, j’ai cherché ce printemps à voir les stades juvéniles. C’est par élimination que j’ai procédé connaissant assez bien mes pensionnaires .Voilà deux petites images de Pholidoptera  femorata au début de sa vie . 

Pholidoptera femorata, juvénile

On reconnaît surtout la large forme du pronotum et cette zone blanche  qui se dessine déjà.Les fameuses plantules libres des decticelles sont  aussi déjà bien présentes.

Pholidoptera femorata, juvénile vue de dessus.

 Ces sauterelles sont peu visibles dans la végétation haute que je laisse dans certains coins du jardin. C’est leur royaume et je suis contente qu’elles s’y plaisent bien ; de temps en temps  on se croise et elles m’offrent une photo !

Si vous voulez voir le mâle c’est ici.
C'est une espèce présente dans une petite moitié sud du pays : elle aime les herbes thermophiles, denses et sèches, ce qui vaut sans doute aussi son surnom de Decticelle des friches.

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Phrissotrichum tubiferum naît dans les boutons floraux des cistes !

Les charançons ne sont jamais les bienvenus dans un jardin surtout ceux qui s’en prennent aux boutons floraux, les empêchant de se développer. Mais celui que je vous présente, outre le fait que si petit, il passe en général inaperçu, ne s’en prend qu’à une plante le plus souvent « sauvage », le ciste. Bien sûr il existe des cistes cultivés, j’en ai un dans mon jardin, des voisins aussi, mais sur les nombreux boutons floraux qui vont égayer le jardin , la perte de quelques –uns ne se voit pas.
Phrissotrichum Tubiferum  mâle à la toise*

Phrissotrichum  tubiferum fait partie de la famille des  Apionidae. Ces petits charançons ont une taille comprise entre 1 et 6 mm, leurs antennes ne sont pas coudées. Beaucoup sont liés à une famille végétale.

Phrissotrichum tubiferum mesure entre 2 et 3,2 mm. En forme de poire, c’est dire que les élytres très bombés, sont renflés vers l’arrière.
Phrissotrichum Tubiferum , mâle, piriforme.*

Ces élytres sont aussi striés : les stries fines délimitent des interstries assez larges  c’est un critère pour différencier Phrissotrichum tubiferum, d’une espèce voisine. Des soies blanches recouvrent  les élytres : une rangée de soies longues dressées, celles des stries courtes et couchées.
Phrissotrichum Tubiferum : femelle avec des soies blanches longues alternant avec d'autres courtes et couchées sur les élytres.*

On les retrouve aussi sur la tête, le pronotum, les pattes.
Avec ces soies bien blanches sur un fond noir on a l’impression de voir un insecte recouvert  de surpiqûres blanches ! Son rostre droit et long pointé en avant comme pour mieux explorer son milieu lui donne une allure particulière.
Phrissotrichum Tubiferum  comparaison : femelle en haut, mâle en bas.*

 Il permet aussi de reconnaître mâle et femelle. Celui du mâle est le plus court équivalant à la longueur de la tête et du pronotum réunis. La femelle en possède un encore plus long mais aussi plus fin.
Phrissotrichum Tubiferum  rostre de femelle.*

Le front est strié, ce qui se voit bien sur certaines photos ; les yeux sont peu saillants.
Phrissotrichum Tubiferum  rostre de mâle , front strié.*

Les antennes sont insérées au milieu pour le mâle, en arrière du milieu pour la femelle.

Les œufs sont pondus  en octobre novembre dans les boutons floraux et y restent en incubation jusqu’au printemps. Les fleurs avortent tandis que l’ovaire mûrit, on trouve en juillet une larve par loge qui ronge les graines. La capsule qui contient  les graines des cistes, très petites et fines,  est divisée  en plusieurs loges. En recueillant des graines j’ai souvent rencontré des loges vides ou percées !
Phrissotrichum Tubiferum  femelle , vue de dessous.*


Les adultes se rencontrent d’avril à septembre dans la partie méridionale du pays ainsi qu’en Espagne, Italie.
Infos extraites de :Coléoptères phytophages d'Europe, tome 3 de  Gaëtan du Chatenet.
Faune de France, 62, Coléoptères curculionides, Adolphe Hoffmann, tome 3 disponible sur le web.

* images grossies entre 3 et 5 fois.

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