Les charançons ne sont jamais les bienvenus dans un jardin surtout ceux qui s’en prennent aux boutons floraux, les empêchant de se développer. Mais celui que je vous présente, outre le fait que si petit, il passe en général inaperçu, ne s’en prend qu’à une plante le plus souvent « sauvage », le ciste. Bien sûr il existe des cistes cultivés, j’en ai un dans mon jardin, des voisins aussi, mais sur les nombreux boutons floraux qui vont égayer le jardin , la perte de quelques –uns ne se voit pas.
Phrissotrichum Tubiferum mâle à la toise* |
Phrissotrichum tubiferum fait partie de la famille des Apionidae. Ces petits charançons ont une taille comprise entre 1 et 6 mm, leurs antennes ne sont pas coudées. Beaucoup sont liés à une famille végétale.
Phrissotrichum tubiferum mesure entre 2 et 3,2 mm. En forme de poire, c’est dire que les élytres très bombés, sont renflés vers l’arrière.
Phrissotrichum Tubiferum , mâle, piriforme.* |
Ces élytres sont aussi striés : les stries fines délimitent des interstries assez larges c’est un critère pour différencier Phrissotrichum tubiferum, d’une espèce voisine. Des soies blanches recouvrent les élytres : une rangée de soies longues dressées, celles des stries courtes et couchées.
Phrissotrichum Tubiferum : femelle avec des soies blanches longues alternant avec d'autres courtes et couchées sur les élytres.* |
On les retrouve aussi sur la tête, le pronotum, les pattes.
Avec ces soies bien blanches sur un fond noir on a l’impression de voir un insecte recouvert de surpiqûres blanches ! Son rostre droit et long pointé en avant comme pour mieux explorer son milieu lui donne une allure particulière.
Phrissotrichum Tubiferum comparaison : femelle en haut, mâle en bas.* |
Il permet aussi de reconnaître mâle et femelle. Celui du mâle est le plus court équivalant à la longueur de la tête et du pronotum réunis. La femelle en possède un encore plus long mais aussi plus fin.
Phrissotrichum Tubiferum rostre de femelle.* |
Le front est strié, ce qui se voit bien sur certaines photos ; les yeux sont peu saillants.
Phrissotrichum Tubiferum rostre de mâle , front strié.* |
Les antennes sont insérées au milieu pour le mâle, en arrière du milieu pour la femelle.
Les œufs sont pondus en octobre novembre dans les boutons floraux et y restent en incubation jusqu’au printemps. Les fleurs avortent tandis que l’ovaire mûrit, on trouve en juillet une larve par loge qui ronge les graines. La capsule qui contient les graines des cistes, très petites et fines, est divisée en plusieurs loges. En recueillant des graines j’ai souvent rencontré des loges vides ou percées !
Phrissotrichum Tubiferum femelle , vue de dessous.* |
Les adultes se rencontrent d’avril à septembre dans la partie méridionale du pays ainsi qu’en Espagne, Italie.
Infos extraites de :Coléoptères phytophages d'Europe, tome 3 de Gaëtan du Chatenet.
Faune de France, 62, Coléoptères curculionides, Adolphe Hoffmann, tome 3 disponible sur le web.
* images grossies entre 3 et 5 fois.
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