Voici le second volet de l’histoire des coccinelles du melon (Henosepilachna elaterii), présentée dans le billet précédent.
18 août
En photographiant une larve, j’ai essayé de bien voir les scoli (scolus au singulier) qui en rangées régulières couvrent son corps.
Larve de coccinelle du melon avec une guêpe parasite*. |
Et surprise, à travers l’objectif au grossissement 3 fois, je vois un minuscule insecte ailé.
En cherchant à mieux voir je découvre celui-ci plantant son oviscape dans le tégument de la larve.
La guêpe perdue au milieu des scoli dressés de la larve* |
Un hyménoptère minuscule, 3 mm maxi, reste sur la larve même quand je bouge l’insecte dans l’espoir d’améliorer mon image.
Un seul sujet,un parasite, est présent. Plus tard je pourrais le qualifier de parasitoïde puisqu sa ponte va se développer en tuant son hôte.
On peut imaginer que ces excroissances que sont les scoli servent à empêcher ou gêner les parasites d'atteindre le corps de la larve. Ici, la petitesse du parasite lui permet de se glisser entre elles.
19 août
La larve de coccinelle ne modifie apparemment son comportement, bien qu’étant moins véloce que ses congénères.
Larve de coccinelle du melon dressée permettant de bien voir sa tête. |
J’en fait une photo où elle est dressée sur sa feuille lui donnant une allure d’hérisson miniature.
20 août
La nymphose s’opère.
4 septembre
De la nymphe émergent 5 ou 6 hyménoptères qu’il me faut identifier.
Ce sont des Chalcidiens, un vaste ensemble de familles qui comprennent de nombreuses familles, dont les Eulophidae qui parasitent lépidoptères, coléoptères , diptères.
Une mise au point difficile sur l'oviscape ou la tarière enfoncée dans la larve de la coccinelle*. |
Les Eulophidae comptent 4 articles aux tarses, 3 segments au funicule des antennes et présentent un aspect métallique bien brillant.
En cherchant qui parasite les coccinelles du melon on arrive à deux genres : Tetrastichus et Quadrastichus . Ils appartiennent à la sous famille des Tetrastichinae.
La minuscule guêpe dans le maquis des excroissances sur la dos de la larve de coccinelle* |
Les Tetrastichinae ont 2 sillons parallèles sur le scutellum.
Chercher à aller plus loin dans la détermination est affaire de vrais spécialistes au regard de la taille des insectes et du nombre important d’espèces !
Ce qu'il reste de la nymphe après l'émergence de la nouvelle génération de guêpe parasitoïde. On voit bien certains trous de sortie. |
Certains Tetrastichus ont été utilisé comme arme biologique pour lutter contre des coléoptères ravageurs des céréales.
Guêpe parasitoïde de la famille des Tetrastichinae, avec ses sillons parallèles sur le scutellum(flèche)* |
Ces minuscules hyménoptères servent dans la nature de régulateur de coléoptères potentiellement nuisibles à nos cultures.
Guêpe parasitoïde de la famille des Tetrastichinae, 4 articles aux tarses.* |
C’est en résumé ce qui est arrivé cette année sur mes cultures de melons ( 2 pieds qui ont produits quelques délicieux melons! ) : le ravageur la coccinelle, est arrivée, suivi en même temps par le petit hyménoptère qui en limite la prolifération sans que j’ai interféré .
Merveilleuse nature!
*images grossies entre 3 et 5 fois.
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